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mardi 16 septembre 2014

5 Bouquins de la Rentrée au Banc d'Essai

"La rentrée littéraire est une maladie française qu'il ne faut surtout pas soigner".
Frédéric Beigbeder
Ne passons pas à côté des bonnes choses avec une rentrée littéraire riche en rituels et coups de coeur. Passage en revue dans le désordre (ne changeons pas un blog à l'image du cerveau torturé de sa rédactrice), de mes 5 dernières lectures entre mi-août et début septembre (un terreau créneau fertile en pauses "bouquinade").


J'attaque par un rituel personnel (mais partagé par d'autres milliers de fans dans le monde entier #contradiction) : la sortie du nouveau Nothomb, qui intervient toujours vers le 20 août, sorte de chemin pré-établi vers le retour sur Paris, elle accompagne tous mes trajets TGV, d'un seul trait.

Son dernier opus s'intitule "Pétronille" et nous embarque dans l'histoire alcoolisée de la rencontre entre l'auteure et l'une de ses lectrices, devenue partenaire exclusive de discussions vaporeuses sous bulles. Tout les oppose mais tout les rapproche sous fond de bon champagne.
Avalé cul-sec et sans gueule de bois, comme à chaque fois.
En savourant cette fois-ci les nouvelles gorgées d'intimité dévoilées, et en regrettant (amèrement) de n'avoir jamais été sa Pétronille (bon, en même temps, je ne lui ai jamais écrit...) (ahem).

Mais passons pour contrebalancer (en années) au premier roman (et initialement essai) de Nelly Kapriélian, "Le Manteau de Greta Garbo".

Je ne pouvais passer à côté de cet ouvrage consacré aux rapports qu'une femme peut entretenir avec certains de ses vêtements, de l'achat en passant par son dernier passage au pressing. Elle relate avec passion ce lien si particulier, en partant de son cas personnel et de l'achat d'un certain manteau couleur cerise, acheté lors de la mise aux enchères du dressing de Greta Garbo, collectionneuse de belles pièces (qu'elles ne portaient jamais). A travers le prisme de cette relation, elle soulève une succession d'hypothèses et de réflexions stimulantes sur la féminité et ses apparences, appuyée par d'autres "témoins" comme Dita Von Teese ou Truman Capote. J'ai tout simplement été bluffée par cette théorie de la "fiction de soi", par laquelle chacun se construit ou s'engendre, finalement.

Continuons dans le registre amoureux (oui, je peux tomber amoureuse d'un bon de chiffon) (et alors ?!), avec le plus beau des romans de la rentrée : "L'Amour et les forêts" d'Eric Reinhardt.

Dès les premières pages, on plonge tête baissée (mais yeux grands ouverts) dans l'histoire de cette rencontre entre l'auteur et l'une de ses lectrices (là encore), lui ayant écrit une lettre pleine d'admiration... Une "fan" à la vie de Madame Bovary, coincée dans un mariage triste avec ses enfants dans une petite ville de province, et a priori sans histoires. C'est en tout cas ce que pense notre écrivain suite à un premier rendez-vous presque trop fade... Il faudra une deuxième rencontre et de nombreux échanges via mails et SMS pour découvrir ce que cache réellement cette femme. Je ne vous en dévoile pas plus, mais la lecture vaut le détour chez le libraire. 


Pour terminer ce top 5 uniquement fait de tops (pour une fois), je ne pouvais passer à côté d'un opus conseillé par l'une d'entre-vous sur Instagram et réédité en cette fin d'été :  "Réparer les Vivants" de Maylis de Kerangal. 

J'étais passée à travers les mailles lignes du filet, mais heureusement l'erreur est réparée ! Ce livre a tout bon en partant pourtant d'un mélodrame puisque l'on nous propose de suivre une transplantation cardiaque, au-delà de tout aspect scientifique ou de sa fonction organique, là où l'on développe ses affects, là où l'on aime... Un roman bouleversant dont on ressort un peu différent, et certainement un peu plus grand.

Et pour finir, en guise de tribune des trentenaires célibataires ou opium de fille tout juste larguée, foncez sur "En Kit" de Laure Naimski. 

Suite à sa dernière rupture, elle décide de se créer un cocon au beau milieu de son salon, et déballe ses états d'âme sous tente en plastique et gros ronrons de chat. Par touches cocasses ou graves, elle dessine alors le monde un peu barré, un peu piqué, d'une femme au bord de la crise de nerfs entre une mère qui change d'amant comme de coiffeuse, un père juif très (trop) pratiquant, et des ouvriers sans papiers qui s'affairent à ses fenêtres. À l'abri de tout, mais finalement pas tant que ça !
C'est drôle, c'est incisif, et c'est surtout très divertissant.

Et vous, de quoi votre rentrée littéraire est-elle faite ?!

lundi 2 septembre 2013

Mon Dernier Nothomb

"Le propre des grands livres est chaque lecteur en est l'auteur".
Amélie Nothomb
Aujourd'hui qui dit rentrée scolaire, dit aussi rentrée littéraire.
Au rayon bouquin, chaque année le même rituel, celui du roman de septembre bien huilé, prêt à remporter son Goncourt, son Renaudot, son Médicis ou son Femina.


Et chaque année pour moi aussi la même rengaine, depuis maintenant 10 ans.
Celle de shopper, en général juste avant un trajet en TGV, le dernier opus signé Amélie Nothomb, que j'aime m'imaginer comme ma meilleure amie. 

Parfois déçue par sa tonalité acide rébarbative, je retrouve pourtant toujours le même plaisir à la découvrir à travers ses lignes, à partir à la rencontre de ses personnages atypiques et proches à la fois, à lire ses histoires tant abracadabrantes qu'ancrées dans le réel.

À travers "La Nostalgie Heureuse", elle nous embarque dans le Japon de son enfance à travers le récit de son voyage-reportage pour une chaîne de télévision française.
Décrivant tour à tour ses provinces natales, son attachement à sa désormais si vieille nounou n'ayant pas même conscience du drame de Fukushima, et sa quête d'un amour nippon perdu, Amélie nous dépeint enfin dans son univers à elle, sans prénoms tarabiscotés ni delirium enchanté... 
Juste son passé, juste sa vérité.

Comme elle quand je croise un ex je pense "être à l'image de notre société : pas aussi cool qu'elle se voudrait"... 
Comme elle j'aime citer Flaubert et affirmer que "la bêtise, c'est de conclure"...
Comme elle je souffre de ne jamais réussir à être en retard à un rdv parisien alors que l'usage veut que "l'immensité de ce dernier soit gage d'élégance"...
Comme elle je me rassure parfois en citant Colette et son "Paris est la seule ville où il n'est pas nécessaire d'être heureux"... 

Autobiographie d'une véritable impasse émotionnelle, j'ai trouvé qu'elle n'avait jamais été aussi proche, nous délivrant comme une psychanalyse publique de ses chagrins liés au déracinement et à l'abandon.

L'occidentale du pays du soleil levant nous ramène donc à ses premiers flirts littéraires ("Stupeur et tremblements", "Ni d'Eve ni d'Adam") avec cet incontournable 22ème opus aux passages extrêmement bien troussés que je ne peux que conseiller.