Pierre Baillargeon
A l'instar de ma comparse Géraldine (je lui ai même piqué son titre), je suis restée dans le flou (artistique) pendant 6 mois avant de retrouver la vue.
Pas moins de 183 jours ou presque, à tergiverser en aveugle sur une paire de chaussures, et plus précisément de baskets.
Compensées, les baskets. Un certain modèle Isabel Marant ayant fait le tour des rédactions mode, de la blogosphère mode, et des modeuses elles-mêmes (évidemment, déduction basique-logique).
Elles ont déclenché l'hystérie fiévreuse chez certaines, les affres de l'horreur chez les autres.
Chacune allant de sa petite (ou longue) réflexion sur le sujet, saluant tour à tour le génie de la créatrice et l'absolue crazyness du modèle, puis basculant parfois dans des arguments virulents, limite violents, à l'égard de ces pompes directement sortie de Star Wars : Mission Fashion.
Collection Isabel Marant printemps/été, coloris "craie".
Avec son talon masqué de 6cm, finie la galère du port de stilettos pour filer au bureau (en métro, sinon c'est pas drôle).
De vraies "STT" (et je ne parle pas du bac) : Sneakers Tout Terrain.
Des push up de jambes, aussi.
Bref, elles vous transforment illico presto en Flash Gordon.
Alors pour en revenir à ma petite histoire (blogueuse = narcissique ?!), j'ai attendu (de voir si le soufflé retombait), regardé (de loin et de près), observé, adoré, dénigré (pas bien longtemps), re-adoré, jamais été lassée (malgré le nombre incalculable d'articles et de photos à leur sujet)... Et finalement craqué.
J'avais pourtant été largement refroidie par la réceptionniste téléphonique du Printemps, se fendant la gueule comme une vieille hyène aigrie dans le combiné à peine avais-je prononcé les 5 mots (la phrase quoi) fatidiques "baskets compensées Isabel Marant en stock ?". Mais liasse de chèques Kadéos aidant, je m'y suis rendue samedi, la shoes au ventre, bien décidée à les dégoter sur un malentendu (qui tue).
Passage au stand Isabel Marant : fail.... A peine deux bottes se battant en duel.
Montée au rayon Etoile : success... Une seule et unique dernière paire, là posée sur une estrade, dans MA pointure.
Comment résister ? Je ne sais pas.
Le seul moyen était de céder.
Ce que j'ai délicieusement fait.
F.B