"Une heure de lecture est le souverain remède contre les dégouts de la vie".
Montesquieu
S'il y bien une chose que je multiplie pendant les vacances, qu'elles soient d'été ou d'hiver d'ailleurs, et en dehors des siestes,
Sneakers glacés et autres verres de rosé (à transposer en siestes (toujours), plateaux (oui, plateaux au pluriel) de fromages (fromages aussi) et autres verres de rouge en ce qui concerne le second semestre),
c'est la pause lecture.
Une vraie boulimie romanesque s'empare de moi, un besoin irrépressible de lignes à dévorer (comme si j'avais peur de m'ennuyer), une accumulation de bouquins repérés ça et là fait alors son entrée, avec une collection de pages à écumer le temps d'un été... Un rituel pré-
holiday bien rodé, que je vous présente en mini-format
today, sous la forme d'un banc d'essai.
5 romans de l'été, à dévorer ou à picorer (selon moi) avec en première ligne sur le podium de mes it de l'année (et bien en évidence au centre de la photo) :
"Dieu me Déteste" d'Hollis Seamon. Une merveille d'histoire, juste incisive comme il faut, juste remuante comme il se doit (oui, j'aime les romans desquels on en ressort comme grandi, changé, bouleversé) (idem avec les films).
Au sein de l'hôpital Hilltop, Richard aura bientôt 18 ans. Et il sait que ce sera probablement son dernier anniversaire. Alors forcément, il a envie de profiter un peu plus que les autres. Pressé de vivre toujours plus vite, toujours plus fort, on découvre son parcours conflictuel contre l'univers médical et un entourage qui préféreraient le voir vivre sagement pour peut-être un peu plus longtemps...
Sans jamais tomber dans le pathos, sans jamais édulcorer quoique ce soit, ça se lit avec le sourire en permanence au coin des lèvres, pendu aux anecdotes tordues d'adolescents perdus. Un très très bon roman à vous procurer très rapidement.
En 2ème et 3ème position des mes tops, "La Femme au Carnet Rouge" d'Antoine Laurain et "Baby Jane" de Sofi Oksanen. Respectivement lus en une (longue) soirée (+insomnie) et un aller-retour en TGV.
Le premier nous conte l'histoire de Laurent, un libraire parisien qui découvre un beau matin un sac à mains abandonné et décide de retrouver sa propriétaire à travers son contenu malgré l'absence de papiers d'identité : à travers des photos, notes, flacon de parfum, et surtout un mystérieux carnet rouge, le jeu de piste commence pour se muer en une quête amoureuse qui va bouleverser leurs vies.
C'est un feel-good book par excellence (dans le même registre que La Liste de mes Envies), de ceux qu'on lit en imaginant le film de l'histoire sous nos yeux, en ajoutant nos propres détails, en transposant nos propres désirs. Même si l'histoire reste simple et un brin patinée, le plaisir est bel et bien là. Et l'envie de fouiner son sac à soi, juste au cas où, aussi.
Le second du même auteur que le fantastique "Purge" dévoré en 2010, relate le parcours chaotique d'une jeune punkette homosexuelle aux relations dangereusement passionnelles. Un hommage au film "Qu'est-il arrivé à Baby Jane" (pas vu) loin de ses précédentes intrigues historiques, dans lequel on retrouve tout de même une de ses chères villes du grand Nord-Est avec Helsinki cette fois-ci, et son amour pour les portraits de femmes torturées.
La descente aux enfers de la reine de la nuit, désormais dépendante et ne vivant plus que d'un business sordide de petites culottes, qui nous conduit à explorer les ressorts de l'addiction, de l'ultra-jalousie mais aussi du manque et de la mélancolie. Tout ce qui peut faire l'amour, quelque soit son genre. À savourer dans les plus brefs délais.
Pour finir deux autres bons romans, simplement un brin décevants une fois refermés. De ceux dont la lecture des dernières pages demeurent un peu poussive (allez, j'le torche, plus que 161 pages) (et si j'saute 1 page sur 2 ça ne fait plus que 80) : "Après quoi on court" de Jérémy Sebbane, relatant les histoires de coeur de 4 adolescents découvrant leurs penchants sexuels tout au long des années 2000, et "En finir avec Eddy Bellegueule" d'Edouard Louis, qui nous conte son jeu d'identité entre un statut de jeune normalien bourgeois, en contradiction totale avec sa misérable famille picarde et son patronyme originel.
Si j'ai aimé l'intrigue amoureuse en triangle (et même rectangle) de base du premier, les quatre voix ont fini par me lasser, leurs déboires sentimentaux sans surprises aussi. Et Si il s'agit du "roman amoureux d'une génération" comme cela est inscrit sur la couverture, et bien malgré nos Tinder, Adopteunmec.com et autres sources d'approvisionnement instantané... Qu'est-ce qu'on s'emmerde !
Si j'ai apprécié le double jeu du héros-narrateur-auteur du deuxième et été touchée par son côté "vilain petit canard" des débuts (et par la violence de certaines scènes vécues), j'ai rapidement trouvé que l'on tournait en rond dans cette finalement, biographie déguisée. Mais pourquoi s'en cacher ?
Maintenant, je pars en quête des prochains, n'ayant plus au biblio-frigo qu'un seul roman à grignoter... "Parce que tu me plais" de Fabien Prade.
Et sinon, peut-être avez-vous quelques conseils à me e-refiler ?!