"Si tu crois tout ce que tu lis, tu ferais mieux de ne pas lire".
Proverbe japonais
Bah ouais, je rentre de New York. Bah ouais, j'ai shoppé comme jamais. Bah ouais, j'ai plein de trucs à vous raconter. Sauf que je ne sais pas par quoi commencer.
L'esprit encore perdu entre les allées "fakement Chanelisées" de Chinatown, les néons rose bonbon de Soho et les M&M's digitaux géants de Times Square; l'estomac encore rempli entre trop de hot dogs moutarde-ketchup, de macaroni&cheese, de Cosmopolitan de 0.75L each et de Red Velvet cupcakes from Magnolia Bakery; le coeur encore émoustillé entre 5th Avenue, ses vitrines Prada, Gucci et compagnie, et sa NikeTown bouleversante de Dunk inédites...
Mais, comme vous vous en doutez, et comme j'assume mon côté mono-maniaque du shopping, j'avoue.
Bah ouais, 70% de mon voyage se résume en quelques enseignes phares: TopShop, Urban Outfitters, Victoria's Secret, Forever 21, Banana Republic, DKNY, Abercrombie & Fitch, Club Monaco... Et j'en passe (vous pouvez m'injurier et pester contre ma dépendance à la CB, I don't care, I don't give a shit with my new "it"). Tout en sachant clairement que dès la lecture du titre de ce post, vous connaissiez déjà celle que je zapperai en feintant l'oubli, pour toujours plus de teasing et d'yeux exorbités devant l'ordi: Uniqlo.
Alors, pourquoi Uniqlo ?
Parce que je me suis fait mon avant-première à moi en arpentant leur boutique sur Broadway avant même de tester celle d'Opéra. A 6000km et seulement 8 jours de l'ouverture de leur nouveau flagship parisien, je n'ai pas pu résister au côté VIP (sans compter que tester Uniqlo par le biais de leur première enseigne française, située dans le centre commercial de La Défence, c'est beaucoup moins hype et qu'il n'y a pas de Business Class sur la ligne 1).
Alors, c'est quoi Uniqlo ? paragraphe spécialement rédigé pour les nuls
Simplement la contraction des termes "Unique" et "Clothing", un naming bien senti pour cette marque nippone au concept tout adapté en temps de crise: vendre des vêtements de qualité à des prix raisonnables. Tout en alliant matières plutôt haut de gamme comme le cachemire, et coupes ajustées, presque comme chez le couturier. En gros: des polos, des tee-shirts, des chemises, des doudounes, des jeans, des collants, des chaussettes, et autres japonaiseries (je n'ai pas dit japoniaiseries) pour un ticket de caisse très riquiqui.
Alors, on shoppe quoi chez Uniqlo ?
A vrai dire (le reveal va être dur pour ceux qui imaginaient déjà ma tête en cible à fléchettes format 4X3 dans les bureaux d'HSBC), pas grand chose. Du moins, chez les femmes. Ma frénésie habituelle ne m'a portée que vers un tee-shirt siglé "This T-shirt is not a fake" (qualifié de pyjama par "l'entourage", dur) et une paire de tristes guêtres grises pour l'hiver (je suis prévoyante, j'attends ma grippe A à moi). Rien de fracassant, ni de vraiment tentant. Seules les rangées de cachemire bien alignés en guise d'éventail chromatique Pantone comme les vernis chez Sephora ont su captiver mon attention dans les rayons. Exception faite encore de l'étage hommes, qui lui, reste un incontournable du look casual au masculin.
Alors, c'est pour qui Uniqlo ?
Pour les modeuses et modeurs en mal de nouveautés, pour les bobos gauchos en quête de shopping déculpabilisant à la Muji ou au marché bio, pour ceux qui n'aiment pas faire de chichi et privilégient depuis toujours un bon GAP à un H&M trop compliqué.
Avec des têtes d'affiche très bien choisies pour certaines (suivez mon regard et pensez Mathieu Kassovitz), très (trop) attendues pour d'autres (Emmanuelle Seignier, je te hais) et même complètement moche à souhait (oui, la campagne avec Sébastien Tellier pour American Apparel m'avait largement suffi), Uniqlo semble vouloir s'imposer comme le basique branché.
Un pari sur Paris difficile face aux géants locaux et internationaux déjà positionnés sur ce créneau à la Celio, mais sans cette touche trendy qui pourrait faire son génie. Les garçons, foncez ré-éditer votre vestiaire de tee-shirts; les filles, shoppez avec jugeote en évitant de finir idiote (et mal sapée).
F.B