lundi 2 septembre 2013

Mon Dernier Nothomb

"Le propre des grands livres est chaque lecteur en est l'auteur".
Amélie Nothomb
Aujourd'hui qui dit rentrée scolaire, dit aussi rentrée littéraire.
Au rayon bouquin, chaque année le même rituel, celui du roman de septembre bien huilé, prêt à remporter son Goncourt, son Renaudot, son Médicis ou son Femina.


Et chaque année pour moi aussi la même rengaine, depuis maintenant 10 ans.
Celle de shopper, en général juste avant un trajet en TGV, le dernier opus signé Amélie Nothomb, que j'aime m'imaginer comme ma meilleure amie. 

Parfois déçue par sa tonalité acide rébarbative, je retrouve pourtant toujours le même plaisir à la découvrir à travers ses lignes, à partir à la rencontre de ses personnages atypiques et proches à la fois, à lire ses histoires tant abracadabrantes qu'ancrées dans le réel.

À travers "La Nostalgie Heureuse", elle nous embarque dans le Japon de son enfance à travers le récit de son voyage-reportage pour une chaîne de télévision française.
Décrivant tour à tour ses provinces natales, son attachement à sa désormais si vieille nounou n'ayant pas même conscience du drame de Fukushima, et sa quête d'un amour nippon perdu, Amélie nous dépeint enfin dans son univers à elle, sans prénoms tarabiscotés ni delirium enchanté... 
Juste son passé, juste sa vérité.

Comme elle quand je croise un ex je pense "être à l'image de notre société : pas aussi cool qu'elle se voudrait"... 
Comme elle j'aime citer Flaubert et affirmer que "la bêtise, c'est de conclure"...
Comme elle je souffre de ne jamais réussir à être en retard à un rdv parisien alors que l'usage veut que "l'immensité de ce dernier soit gage d'élégance"...
Comme elle je me rassure parfois en citant Colette et son "Paris est la seule ville où il n'est pas nécessaire d'être heureux"... 

Autobiographie d'une véritable impasse émotionnelle, j'ai trouvé qu'elle n'avait jamais été aussi proche, nous délivrant comme une psychanalyse publique de ses chagrins liés au déracinement et à l'abandon.

L'occidentale du pays du soleil levant nous ramène donc à ses premiers flirts littéraires ("Stupeur et tremblements", "Ni d'Eve ni d'Adam") avec cet incontournable 22ème opus aux passages extrêmement bien troussés que je ne peux que conseiller.

1 commentaire:

MAXCE a dit…

Ce livre a l'air passionnant, je ne connaissais pas du tout l'auteure! il me le faut absolument, merci d'en avoir parlé ;)

Cécile
www.maxcebycecilej.com